Ashkelon
Ashkelon ou Ascalon (en hébreu : אַשְׁקְלוֹן ašqelōn, en arabe : عسقلان ʿasqalān, en latin : Ascalo, en grec : Ασχαλων, Askalōn) est une ville d'Israël située sur la côte méditerranéenne, dans le district sud, au nord de la bande de Gaza. Elle se trouve à 54 km au sud de Tel-Aviv. Elle compte 149 176 habitants[1] en 2022.
Ascalon (he) אשקלון - (ar) عسقلان | ||
Drapeau |
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Administration | ||
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Pays | Israël | |
district | District sud | |
Maire | Tomer Glam (depuis 2018) | |
Démographie | ||
Population | 149 176 hab. (2022) | |
Densité | 3 122 hab./km2 | |
Géographie | ||
Coordonnées | 31° 40′ 00″ nord, 34° 34′ 00″ est | |
Superficie | 4 778,8 ha = 47,788 km2 | |
Localisation | ||
Géolocalisation sur la carte : Israël
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Histoire
modifierAntiquité
modifierLa ville ancienne d'Ascalon fut une des cinq capitales des Philistins du XIIe au Xe siècle av. J.-C. Le nom d'Ascalon revient assez souvent dans la Bible (par exemple Amos 1, 8).
Ascalon est également le lieu où Samson a détruit le temple des Philistins lors de sa capture à l'aide de ses deux mains, le Parc Samson à Ascalon abrite les ruines de ce temple mythique (source biblique).
Ancienne colonie de Tyr, elle fut embellie par Hérode Ier le Grand (qui y était né), et devint la seconde ville du pays par la grandeur. On y remarquait le temple de Dercéto.
Moyen Âge
modifierAscalon est conquise par les Arabes en 638 par le calife Omar ibn al-Khattâb. Elle est occupée par l'émir Muʿawiya Ier, gouverneur de la Syrie et futur calife omeyyade.
En 1098, le calife fatimide Al-Mustansir Billah fait construire un mechhed (arabe: مَشْهَد mašhad, lieu d'un martyre) pour y recevoir le crâne de Al-Hussein ibn Ali, troisième imam chiite. Ce crâne aurait été transféré au Caire dans un autre mechhed.
En août 1099, les Croisés, sous le commandement de Godefroy de Bouillon, assiègent la ville. Ils la prennent aux Fatimides en 1102, mais la forteresse résiste jusqu'en 1153. Ce n'est qu'à cette date que la ville est véritablement intégrée au royaume de Jérusalem par Baudouin III de Jérusalem.
Après l'établissement de l'Empire latin de Constantinople, la bataille navale d'Ascalon en 1126[réf. souhaitée] confirme la domination maritime de Venise sur l'empire byzantin.
La ville est reprise par Saladin en 1187. La forteresse est rasée pour ne pas tomber entre les mains de Richard Cœur de Lion, roi d'Angleterre. Le roi d'Angleterre prend Ascalon et Jaffa, négocie auprès de Saladin le libre accès des pèlerins à Jérusalem et retourne en Angleterre en 1192.
En 1270, le sultan mamelouk Baybars rase complètement la ville[2].
La ville arabe d'Al-Majdal (arabe: المجدل, hébreu: אל-מג'דל, מגדל; également écrit Majdal et Migdal) était décrite comme un grand village au XVIe siècle. En 1596, elle était la sixième plus grande ville de Palestine avec une population de 2 795 habitants[3].
Après-guerre
modifierAprès la guerre israélo-arabe de 1948-1949, les premiers habitants ont été des immigrants et des soldats récemment démobilisés qui ont résidé dans les maisons du village de Majdal, abandonnées pendant le conflit ou évacuées ; les habitants palestiniens avaient été transférés ailleurs dans un petit district[4].
Un camp de transit (en hébreu Ma'abarot) a été établi vers 1950 près de Majdal, le camp de « Migdal Gad »[5], destiné à loger les nouveaux immigrants arrivés des pays musulmans, de Roumanie et de Pologne.
Le camp de transit provisoire est devenu un lieu d'habitation pérenne, une ville de développement, nommée Ashkelon. Le style de construction était celui qui avait cours dans les villes de développement : des blocs longs et gris, beaucoup de béton, et un grand nombre d'appartements dans chaque immeuble[6]. La ville devient célèbre pour son industrie textile.
En 1990, Ashkelon compte 63 000 habitants mais elle accueille au cours des seules années 1990 40 000 nouveaux immigrants.
Aujourd'hui
modifierAujourd'hui, Ashkelon est une ville de 130 000 habitants, ce qui la situe à la dernière place parmi les villes israéliennes de taille moyenne, après Ashdod, Beer-Sheva, Petah Tikva, Holon, Netanya, Bnei Brak, Bat Yam et Ramat Gan[7]. La ville connaît des problèmes économiques et un taux de chômage relativement élevé par rapport au reste du pays. Les groupes qui y vivent ont tendance à se distinguer selon des critères ethniques : il y a à Ashkelon un district russe séparé, un district éthiopien, un district géorgien, etc[8].
Aujourd'hui, certains Palestiniens revendiquent le territoire de la ville israélienne d'Ascalon car elle serait construite à proximité[9] des ruines du village de Al-Majdal (arabe: المَجْدَل) bâti au XVIe siècle et dont la population a fui à la suite de la guerre israélo-arabe de 1948-1949[10]. La ville fut initialement nommée Migdal Gaza, Migdal Gad et Migdal Ashkelon.
Jumelages
modifier- Aix-en-Provence (France) depuis 1995.
- Baltimore (États-Unis).
- Côte-Saint-Luc (Canada).
- Entebbe (Ouganda).
- Koutaïssi (Géorgie).
- Berlin-Weißensee (Allemagne).
- Portland (Oregon) (États-Unis).
- Sopot (Pologne).
- Xingyang (Chine).
- Ouman (Ukraine) depuis 2010.
Personnalités
modifier- Dorothée de Gaza, né à Ascalon vers 510.
- Étienne le Sabaïte, né à Ascalon en 725.
- Yaël Abecassis, (1967-), actrice, y est née
- Lior Shamriz (1978-), réalisateur, y est né.
- Michael Ben David (1996-) représentant d'Israël au concours Eurovision de la chanson 2022
Notes et références
modifier- (en) « Population in Localities with 2,000 Residents or More Regional Counsils - Preliminary Estimates for the End of January 2022 », sur Bureau central de statistiques israélien
- André Clot, L'Égypte des Mamelouks : L'empire des esclaves 1250-1517, Paris, Perrin, , 480 p. (ISBN 978-2-262-03045-2, BNF 41491522), p. 80.
- (en) A. Petersen, The Towns of Palestine under Muslim Rule AD 600-1600. (BAR International Series 1381, 2005), p. 133.
- "Ashkelon's first inhabitants were new immigrants and recently demobilized soldiers who took up residence in Majdal in homes that had been abandoned during the Israeli War of Independence or which were evacuated after the war to make room for Jewish occupants. The Arab residents of these homes were transferred to a narrow "ghetto" district, which even then was called a ghetto", "Periphery Without a Center ", Haaretz, 28 novembre 2003, lire en ligne
- The Mizrahi Era of Rebellion: Israel's Forgotten Civil Rights Struggle 1948-1966, par Bryan K. Roby, lire en ligne : [1]
- "The style of construction was that of the public housing projects that became the accepted format for development towns: long, gray apartment blocks, with an abundance of concrete and with a large number of apartments in each building", "Periphery Without a Center ", Haaretz, 28 novembre 2003, lire en ligne
- "Its 130,000 residents put Ashkelon in last place among Israel's larger medium-size cities - after Ashdod, Be'er Sheva, Petah Tikva, Holon, Netanya, Bnei Brak, Bat Yam and Ramat Gan", "Periphery Without a Center ", Haaretz, 28 novembre 2003
- "The population groups in this city tend to be distinguished by ethnic affiliation: There is a separate Russian district, a separate Ethiopian district (alongside the older socioeconomically disadvantaged public housing projects), a separate Georgian district, and so on.", "Periphery Without a Center ", Haaretz, 28 novembre 2003, lire en ligne
- Le site d'Al-Majdal est situé en 31° 40′ 09″ N, 34° 35′ 12″ E, par « Welcome To al-Majdal Asqalan », sur PalestineRemembered.com
- B. Morris, The transfer of Al Majdal's remaining Palestinians to Gaza, 1950
Annexes
modifierArticles connexes
modifierLiens externes
modifier
- (en) Site officiel
- Ressource relative à la géographie :
- Ressource relative à la musique :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Images d'Ascalon
- Ashkelon : « Periphery Without a Center », Haaretz, 28 novembre 2003