Gare de La Chapelle-Saint-Mesmin
La gare de La Chapelle-Saint-Mesmin est une halte ferroviaire française de la ligne de Paris-Austerlitz à Bordeaux-Saint-Jean, située sur le territoire de la commune de La Chapelle-Saint-Mesmin, dans le département du Loiret, en région Centre-Val de Loire.
La Chapelle-Saint-Mesmin | ||||
Localisation | ||||
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Pays | France | |||
Commune | La Chapelle-Saint-Mesmin | |||
Quartier | La Gabellière | |||
Adresse | Rue de la Gare 45380 La Chapelle-Saint-Mesmin |
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Coordonnées géographiques | 47° 53′ 35″ nord, 1° 49′ 37″ est | |||
Gestion et exploitation | ||||
Propriétaire | SNCF | |||
Exploitant | SNCF | |||
Code UIC | 87543371 | |||
Site Internet | La gare de La Chapelle-Saint-Mesmin, sur le site officiel de SNCF Gares & Connexions | |||
Service | TER Centre-Val de Loire | |||
Caractéristiques | ||||
Ligne(s) | Paris-Austerlitz à Bordeaux-Saint-Jean | |||
Voies | 2 | |||
Quais | 2 | |||
Transit annuel | 11 192 voyageurs (2022) | |||
Altitude | 106 m | |||
Historique | ||||
Mise en service | 1846 | |||
Architecte | Louis Clouet | |||
Correspondances | ||||
Réseau TAO | 51 | |||
Géolocalisation sur la carte : Loiret
Géolocalisation sur la carte : Centre-Val de Loire
Géolocalisation sur la carte : France
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C'est une halte de la Société nationale des chemins de fer français (SNCF), desservie par des trains régionaux du réseau TER Centre-Val de Loire.
Situation ferroviaire
modifierÉtablie à 106 mètres d'altitude, la gare de La Chapelle-Saint-Mesmin est située au point kilométrique (PK) 128,315 de la ligne de Paris-Austerlitz à Bordeaux-Saint-Jean, entre les gares des Aubrais et de Chaingy-Fourneaux-Plage.
La longueur de la voie ferrée sur le territoire de la commune de La Chapelle-Saint-Mesmin entre celles d'Ingré (au nord-est) et de Chaingy (au sud-ouest) est de 3 748,50 mètres.
Histoire
modifierEn , la chambre des députés adopte définitivement l'implantation de la ligne de chemin de fer Orléans-Tours[1]. Début , les marchés de terrassements sont tous adjugés[2]. Les demandes d'expropriations pour cause d'utilité publique sont enregistrées le . Les actes de vente des parcelles expropriées sont réalisés entre 1844 et 1846. On compte 580 parcelles expropriées (dont 312 parcelles de vigne et 246 parcelles de terre), l'emprise totale de la ligne portant sur huit hectares[3]. Les travaux de terrassement et de pose des voies, exécutés par une centaine d'ouvriers, se déroulent en 1845 afin que le chemin de fer puisse arriver en 1846 à La Chapelle-Saint-Mesmin[4].
Il est décidé d'implanter la gare (de 4e classe), d'une longueur de 240 mètres, à l'est du chemin de la Gabellière. L'architecte du Département, Louis Clouet[5], est chargé de sa construction ainsi que de toutes celles de la ligne[6]. Deux ponts ferroviaires sont édifiés, l’un franchissant la rue de la Gabellière (près de la gare) et l’autre le chemin du Petit Pont.
Le , la locomotive, chargée de transporter le sable et les matériaux nécessaires à la mise en service de la ligne, déraille au niveau du hameau de la Perrière et occasionne quelques dégâts[7].
Les premiers essais ont lieu le avec six voitures transportant une centaine de personnes.
La construction de toutes les maisons des garde-barrières de la ligne Orléans-Tours est achevée en [8] et la pose des rails est presque partout terminée en [9].
En , une fraude au matériel est découverte : des traverses de rail en chêne ont été frauduleusement remplacées par des traverses en sapin[10]. Les traverses en sapin seront en définitive remplacées le mois suivant[6].
Le voyage inaugural de la section Orléans – Tours se déroule le en présence du duc de Nemours et du duc de Montpensier.
L'ouverture, par la Compagnie du chemin de fer d'Orléans à Bordeaux, de la section d'Orléans à Tours, débute par le service des voyageurs le puis le service des marchandises le suivant[11]. La section Orléans – Tours compte quatorze stations de chemin de fer[12]. Son étendue est de 115 kilomètres. Pendant les quatre années de sa construction, 2 600 000 m3 de terrassements ont été exécutés et 67 ouvrages d'art ont été édifiés. Le coût total de la section s'élève à la somme de 16 millions de francs[13].
Les passagers peuvent alors voyager dans trois types de véhicules :
- en 1re classe, dans des voitures couvertes et garnies ;
- en 2e classe, dans des voitures couvertes et non garnies ;
- en 3e classe, dans des voitures découvertes.
Faisant suite aux plaintes de la part de nombreux passagers[14] (ce que la presse dénommera « la fièvre du chemin de fer »[15]), ces dernières voitures, en fait des wagons-tombereaux, seront supprimées quelques années plus tard du fait de leur inconfort relatif[3].
À compter du , le courrier postal est désormais délivré par chemin de fer dans la gare ainsi que dans toutes celles des localités du parcours de la section Orléans – Tours[16].
À cette époque, il existe, de l'est vers l'ouest, quatre « barrières », appelées aujourd'hui passages à niveau (PN) : la barrière des Hauts Champs, la barrière de Croquechâtaigne (actuellement rue d’Ingré au PN n° 95), la barrière de Montaut et la barrière de la Perrière, celle-ci étant surveillée jour et nuit par un garde-barrière dont le poste est tenu par la femme d’un cheminot[17]. Faisant suite à la demande de la SNCF en 1977, la municipalité consent[18] à faire supprimer les trois derniers PN en échange du remplacement du PN 95 par la construction d’un pont ferroviaire. Ce pont est mis en service en [19]. Un pont routier est édifié en 1850 pour assurer la continuité du chemin d’Orentay devenu depuis une voie communale[20]. Le passage pour piétons à Mégreville est fermé en 1976.
Le , le préfet du Loiret autorise, par ordonnance, la compagnie de chemin de fer à disposer de « wagons à salon pour fumeurs »[21].
En , à l'occasion de son retour de Tours vers Orléans, le « prince-président », futur Napoléon III, répond, depuis la portière de son wagon, aux acclamations des habitants rassemblés sur le quai de la gare décorée d'un arc de triomphe, en feuillages et en fleurs, réalisé par la municipalité[22].
À la suite de la capitulation du maréchal Bazaine à Metz le pendant la guerre franco-allemande de 1870, les troupes bavaroises sont renforcées par les contingents prussiens venus de Metz qui arrivent le à La Chapelle par la rue d'Ingré. Ils avancent vers Orléans jusqu'au lieu-dit La Roche où les batteries françaises placées à la ferme Saint-Gabriel tirent quelques coups de canon, ce qui fait revenir les Prussiens jusqu'au lieu-dit La Guide[23] ; c'est à ce moment-là que le train où se trouve Léon Gambetta, ministre de la Guerre et de l'Intérieur, venant de Tours pour se rendre à Orléans, s'arrête à la gare de La Chapelle, à environ 400 mètres du lieu-dit Croquechâtaigne et doit faire marche arrière pour éviter un tir prussien nourri[24],[25].
La gare sera également ouverte au service des marchandises à la fin des années 1920 et utilisée, à cette fin, essentiellement par l'entreprise Dessaux, implantée au nord des voies, qui sera rachetée par l’entreprise Saint-Gobain en 1934[26]. À cette époque, il existe à proximité, rue de la Gabellière, un établissement dénommé Café de la Gare[27].
L'implantation de la gare accentue progressivement l'urbanisation de la commune qui devient un lieu de villégiature. La section Orléans-Tours fait progressivement disparaitre la batellerie. De ce fait, dès les premières semaines de sa mise en service, les compagnies de bateaux à vapeur de Loire doivent réduire fortement leur prix d'embarquement[28], puis cesser, après quelques semaines, leurs activités[29]. En outre, le transport ferroviaire, ajouté à l'agrément des bords de Loire, est propice à l'édification, entre 1840 et 1860, de nouvelles villas et de manoirs pour les propriétaires d'Orléans et même de Paris (Villas des Ormes, de la Carbonnière, des Lilas, de l'Ermitage, des Tourelles)[3].
À l'occasion du recensement de 1936, le nombre d'employés de la ligne Paris – Orléans affectés à la gare de La Chapelle Saint-Mesmin s'élève à 11 agents[30].
En , compte tenu du refus de la municipalité d'en faire l'acquisition[31], la démolition[32] par la SNCF du bâtiment historique de la gare — identique à ceux d'autres gares construites sur la ligne de Paris-Austerlitz à Bordeaux-Saint-Jean — a donné lieu à une forte mobilisation des Chapellois pour sauver en vain leur gare. L'arrêt subsiste ainsi qu'un parking et un parc à vélos.
Cette ligne de chemin de fer, qui traverse de part en part le territoire de la commune, suivant plus ou moins parallèlement le tracé de l'autoroute A10 à une distance d'environ un kilomètre plus au nord (et qui constitue une frontière naturelle avec la commune voisine d'Ingré), est toujours considérée aujourd'hui comme une véritable coupure avec le centre bourg pour les habitants des quartiers situés entre ces deux réseaux (Les Forges, l'Autruche, Pailly, les Chesnats, Orentay et Maison Rouge).
Fréquentation
modifierDe 2015 à 2022, selon les estimations de la SNCF, la fréquentation annuelle de la gare s'élève aux nombres indiqués dans le tableau ci-dessous[33].
Année | 2015 | 2016 | 2017 | 2018 | 2019 | 2020 | 2021 | 2022 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Voyageurs | 6 525 | 7 211 | 8 066 | 8 556 | 12 272 | 5 215 | 6 870 | 11 192 |
Service des voyageurs
modifierAccueil
modifierHalte de la SNCF, c'est un point d'arrêt non géré (PANG) à entrée libre[34].
Desserte
modifierLa halte est desservie en semaine par six TER Centre-Val de Loire en direction de la gare d'Orléans et par quatre TER qui effectuent des missions omnibus entre les gares de Blois - Chambord et d'Orléans[34].
Le trajet La Chapelle/Orléans centre-ville s'effectue en 8 minutes[35].
Elle est l'une des quatre gares d'Orléans Métropole intégrées au TER-Bus, qui permet d'utiliser les TER entre ces quatre gares avec un titre de transport urbain[36].
Intermodalité
modifierLa gare est desservie par les transports de l'agglomération orléanaise (TAO), par la ligne 51 (à l'arrêt La Chapelle-Gare).
Un parc pour les vélos et un parking pour les véhicules sont aménagés à ses abords[34].
Notes et références
modifier- Article du Journal du Loiret du 20 avril 1842, page 1.
- Journal L'Orléanais du .
- Bulletin annuel du GHL chapellois n° 4 de mars 1987, article de Jacques Maviel (sources : archives départementales et municipales, série S Travaux Publics, Journal du Loiret 1844-1846, annuaire du Loiret 1843-1859, bulletin de la Société archéologique du Loiret n°73 de juillet 1986).
- « Historique, Quelques dates d’une longue histoire », sur ville-lachapellesaintmesmin.fr (consulté le ) : « 1846 : installation du chemin de fer. La Loire perd son intérêt économique. ».
- Louis Waldemar Clouet, également architecte diocésain, a été aussi l'un des architectes du Petit séminaire de La Chapelle-Saint-Mesmin Louis Clouet, né en 1813, architecte du département et diocésain
- Journal du Loiret du 11 mars 1846, page 5.
- Le journal Le Foyer du .
- Le journal L'Orléanais du .
- Journal du Loiret du , page 2.
- Le Journal du Loiret du 4 février 1846, page 2.
- Livre : Le rail en France, les 80 premières lignes, par François et Maguy Palau, auteurs-éditeurs, juin 1995, page 116.
- Orléans, La Chapelle Saint-Mesmin, Saint-Ay, Meung, Beaugency, Mer, Menars, Blois, Chouzy, Onzain, Amboise, Vouvray, Montlouis, Tours Le Journal du Loiret du 25 mars 1846, page 2.
- Le Journal du Loiret du 1 avril 1846, page 3.
- Journal du Loiret, 2 novembre 1844, page 2.
- Journal du Loiret du 26 mars 1845, page 3.
- Journal L'Orléanais du .
- La barrière de Mégreville, comptée comme 5e barrière dans le recensement de l'année 1936, bénéficie également à cette époque de la présence d'une garde-barrière, in Philippe Delambily, « Histoire du recensement et dénombrement en généalogie », Bulletin annuel du Groupe d'Histoire Locale n°39, La Chapelle Saint-Mesmin, GHL, , p. 39 (ISSN 0981-0706).
- Délibération du conseil municipal du .
- Délibération municipale du .
- En vertu d'une délibération municipale du , ce pont est élargi en 1932, en partie aux frais de la commune, pour une chaussée de 4 mètres de largeur et deux trottoirs de 0,50 mètre chacun.
- Le Journal du Loiret du .
- « Voyage du Prince-Président de Tours à Orléans », Le Journal du Loiret, no 125, , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
- La Guide est un quartier situé au centre de la commune de La Chapelle.
- Gérard Unger, Gambetta, Paris, Perrin, , 414 p. (ISBN 978-2-262-07991-8), p. 99.
- Jules Boucher, Journal d'un engagé volontaire chapellois, La Chapelle-Saint-Mesmin, Collection privée, , 15 p., p. 6.
- Bulletin annuel du GHL de La Chapelle Saint-Mesmin n° 23 (2006), « Patrimoine : La Gare de la Chapelle », article de Pierre Moreau.
- Aujourd'hui (en 2021), le café a fermé ses portes mais la maison existe toujours (source : archives municipales).
- le Journal du Loiret du 13 mai 1846, page 2.
- Journal L'Orléanais du 17 juin 1846.
- Le chef de gare, un électricien, un aide-électricien, un soudeur, un ajusteur, un serrurier, ainsi que les cinq gardes-barrières, in Philippe Delambily, « Histoire du recensement et dénombrement en généalogie », Bulletin annuel du Groupe d'Histoire Locale n°39, La Chapelle Saint-Mesmin, GHL, , p. 39 (ISSN 0981-0706).
- Délibération municipale du
- Bulletin annuel du GHL de La Chapelle Saint-Mesmin N° 24 (2007)
- « Fréquentation en gares : La Chapelle-Saint-Mesmin », sur SNCF Open Data, traitement du [cf. l'onglet des informations] (consulté le ).
- « Halte ferroviaire de La Chapelle-Saint-Mesmin », sur ter.sncf.com/centre-val-de-loire (consulté le ).
- Accès, La Chapelle-Saint-Mesmin sur le site officiel de la commune
- « TER-Bus », sur reseau-tao.fr (consulté le ).
Sources
modifierVoir aussi
modifierArticles connexes
modifier- Liste de gares en France
- Liste des gares de la région Centre-Val de Loire
- Ligne de Paris-Austerlitz à Bordeaux-Saint-Jean
- Transports dans le Loiret
Liens externes
modifier- La gare de La Chapelle-Saint-Mesmin, sur le site officiel SNCF / TER Centre-Val de Loire
Origine | Arrêt précédent | Train | Arrêt suivant | Destination | ||
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Blois - Chambord | Chaingy-Fourneaux-Plage | TER Centre-Val de Loire | Orléans | Orléans |