Maurice Sarrail

général français (1856–1929)

Maurice Sarrail, né à Carcassonne le et mort à Paris le , est un général français, grand-croix de la Légion d'honneur et médaillé militaire.

Maurice Sarrail
Fonction
Haut-commissaire de France au Levant
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Caveau des gouverneurs (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom dans la langue maternelle
Maurice-Paul-Emmanuel SarrailVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Allégeance
Formation
Activité
MilitaireVoir et modifier les données sur Wikidata
Période d'activité
À partir de Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Arme
Grade militaire
Conflit
Distinctions
Archives conservées par

Il est commandant en chef de l'armée française d’Orient (AFO) d'octobre 1915 à août 1916 puis des armées alliées en Orient (CAA) d'août 1916 à décembre 1917 durant la Première Guerre mondiale. Il commande l'armée du Levant lors de la révolte des Druzes en 1925.

Débuts

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Élève à Saint-Cyr de 1875 à 1877, puis à l'École supérieure de guerre de 1883 à 1885, il commande l'École de Saint-Maixent (-). Il est officier d’ordonnance du ministre de la Guerre de 1900 à 1907 sous les gouvernements Waldeck-Rousseau, Combes, Rouvier II et III, Sarrien et enfin Clemenceau I.

Républicain dévoué, très engagé au sein des réseaux francs-maçons, associé avec le général André (Affaire des fiches), il est commandant de la garde militaire de la Chambre des députés, puis directeur de l’Infanterie au ministère de la Guerre du au [2].

Première Guerre mondiale

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Il devient commandant de la 12e division d'infanterie le , puis de la 4e division d'infanterie le , sans avoir commandé de régiment précédemment.

Le , il est nommé commandant du 8e corps d'armée, puis, le , du 6e corps d'armée à Châlons-sur-Marne, qu'il commande au début des hostilités et à la bataille de Virton le . Le , avant la première bataille de la Marne, il remplace le général Ruffey, limogé par Joffre, à la tête de la IIIe Armée.

Après les échecs sanglants subis par l'armée française au début de 1915, une enquête est menée par le général Dubail, commandant le groupe d'armées de l'Est. La responsabilité de Sarrail est évidente et démontrée[3]. Sarrail est limogé le .

Malgré son incompétence (ses soldats l'appelaient le boucher) et fort de ses connexions politiques avec les socialistes, il reçoit dès le un nouveau commandement, celui du corps expéditionnaire d'Orient en remplacement du général Gouraud gravement blessé . Il le commande lors de l'offensive de Vardar en , commence alors la constitution du camp de Salonique, menée en commun avec les alliés britanniques. Il devient commandant en chef des armées alliées d’Orient (CAA) le [4].

L'ambiance diplomatique est tendue avec une Grèce qui ne veut prendre parti, le roi Constantin essayant de garder une ligne de neutralité difficile. Il faut aussi accueillir et équiper l'armée serbe à la française, qui après le Golgotha albanais est reconstituée à Salonique.

 
Elève à st-Cyr.

Les Alliés ayant des troupes britanniques, françaises, italiennes, russes, serbes et des volontaires grecs (partisans d'Elefthérios Venizélos), il lance l'offensive de Monastir en , qui permet de reprendre pied sur le sol de l'allié serbe.

Il joue un rôle déterminant en déposant le roi Constantin Ier de Grèce en 1917. Il est limogé et remplacé par le général Adolphe Guillaumat le de la même année à cause de ses erreurs militaires.

Il participe à la cabale politique contre le général Joffre qui entraine sa chute en décembre 1917. Officier général controversé et à la compétence limitée, il passe au cadre de réserve le pour le restant de la guerre.

Haut commissaire en Syrie

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Lors des élections législatives de 1919, le général Sarrail est candidat à Paris sur la liste radicale-socialiste et pacifiste du Bloc républicain de gauche, mais il n'est pas élu député.

Après la victoire du Cartel des gauches en 1924, il est rappelé en activité en août par le gouvernement Herriot. Il devient haut-commissaire de la République française en Syrie, en remplacement du général Weygand qui avait pacifié et unifié la région, réussissant même à rallier les Druzes à la France, et commandant en chef de l’armée du Levant le .

Ami du vénérable maître de la Grande Loge de France[5], sa désignation, dont se félicite le Grand Orient de France auprès des loges locales[6] est un signal important pour l'essor de la franc-maçonnerie en Syrie. Néanmoins, ce laïc militant débute mal avec les chrétiens du Liban, pourtant francophiles. L'opposition venait surtout des Druzes, exaspérés par les méthodes du général Sarrail, un jacobin laïciste et intransigeant qui pratiquait une administration directe sans discernement ou égard envers les élites et les coutumes locales.

Il est limogé à cause de sa manière violente de redresser la situation lors de la révolte des Druzes. Il est reconnu responsable de la mort de 10 000 Syriens, surtout des civils, et de 2 500 à 6 000 soldats français.

Il est inhumé aux Invalides. Son cénotaphe est visible sur la tombe de sa famille au cimetière Saint-Michel à Carcassonne.

Décorations

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  • Sous-lieutenant (1877).
  • Lieutenant (1882).
  • Capitaine (1887).
  • Commandant ().
  • Colonel (1905).
  • Général de brigade ().
  • Général de division ().
  • Général de division maintenu en activité sans limite d'âge ().
  • Rang de commandant d'armée et appellation de général d'armée maintenu en activité sans limite d'âge ().

Détail des postes

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Prédécesseur Fonction Successeur
création du mandat par la S.D.N. Le . Haut commissaire de la République.
création du poste le . Commandant en chef de l'armée d'Orient A.O. Gal Guillaumat le .
Gal Ruffey jusqu'au . Commandant de la IIIe armée Gal Humbert le
Gal Pouradier-Duteil jusqu'au . Commandant du 8e corps d'armée Gal de Castelli à partir du .
Gal d'Amade jusqu'au commandant du 6e corps d'armée Gal Verraux à partir du .
Gal de Trentignan jusqu'au . commandant de la 4e division d'infanterie Gal Rabier à partir du .
Gal Valabrègue jusqu'au . commandant de la 12e division d'infanterie Gal Besset à partir du .

Hommages

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Notes et références

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  1. « https://francearchives.fr/fr/file/ad46ac22be9df6a4d1dae40326de46d8a5cbd19d/FRSHD_PUB_00000355.pdf »
  2. « Général d'Armée SARRAIL », sur Musée des Etoiles (consulté le ).
  3. Buat Edmond, Journal, 1914-1923, Paris, Perrin, , page 143.
  4. Claude Marquié, « Carcassonne. 1915-1917 : le général Sarrail à Salonique », sur ladepeche.fr, (consulté le ).
  5. Thierry Millet (paragraphe 13), « La Franc-maçonnerie en Syrie sous l’administration française (1920-1946). Attraits et rejets du modèle français », Cahiers de la Méditerranée, no 72,‎ , p. 377–402 (ISSN 0395-9317, lire en ligne, consulté le ).
  6. Charles Pichon, « Ceux qui ont nommé le général Sarrail », L'écho de Paris,‎ , p. 1 (lire en ligne).
  7. « Recherche - Base de données Léonore », sur www.leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr (consulté le ).
  8. Statue de Sarrail à Verdun sur Chemins de mémoire.
  9. « Le monument de Mondement 1914 Les soldats de Marne », sur mondement1914.asso.fr (consulté le ).

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Paul Sarrail, Mon commandement en Orient, 1916–1918, Paris, Ernest Flammarion Éditeur, .
  • Paul Sarrail (préf. Rémy Porte), Mon commandement en Orient, SOTECA, coll. « Mémoires », , 500 p. (ISBN 978-2-916385-76-1).
  • (en) Jan Karl Tanenbaum, General Maurice Sarrail 1856-1929 : The French Army and Left-Wing Politics, Chapel Hill, University of North Carolina Press, , 300 p. (ISBN 0-8078-1222-6, LCCN 73017109).
  • Paul Coblentz, Le silence de Sarrail, Paris, Louis Querelle, , 311 p. (BNF 31954522).
  • Général Cordonnier, Ai-je trahi Sarrail ? at Gallica, 1930

Liens externes

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