Le TOP500 est un projet de classification, par ordre décroissant, des 500 superordinateurs les plus puissants au monde.

TOP500
Autres informations
Site web

Depuis , le projet met à jour sa liste tous les six mois :

Le TOP500 est réalisé par Hans Meuer de l'université de Mannheim en Allemagne, Jack Dongarra de l'université du Tennessee à Knoxville, Erich Strohmaier et Horst Simon du National Energy Research Scientific Computing Center (NERSC) du Lawrence Berkeley National Laboratory (LBL)[2].

Le logiciel de test est LINPACK, un test de performance (benchmark) écrit en Fortran, contesté en 2010 mais qui, à défaut de mieux, sert pour l'instant à donner un aperçu relativement fiable de la performance des superordinateurs connus. Il effectue ces calculs sur des nombres d'une longueur de 64 bits[note 1].

Le développement des supercalculateurs se déroule dans un contexte de compétition économique et politique entre les nations développées. Il y a encore quinze ans, le TOP500 ne comptait aucun ordinateur d'origine chinoise[3]. En 2016, la Chine détient 167 places dans ce classement et dépasse ainsi les Américains, qui en comptent 165[4],[5]. En 2020, l'écart se creuse, la Chine étant largement à la première place. Depuis juin 2023 toutefois, les États-Unis sont de nouveau à la première place.

Certains grands systèmes ne figurent pas sur la liste. Le plus grand exemple est celui des Blue Waters (en) du National Center for Supercomputing Applications (NCSA), celui-ci ayant annoncé publiquement la décision de ne pas participer à la liste[6] parce qu'ils ne pensent pas que cela indique avec précision la capacité d'un système à faire un travail utile[7]. D'autres organisations décident de ne pas lister les systèmes pour des raisons de sécurité et/ou de compétitivité commerciale. Les machines spécialement conçues pour une certaine tâche et qui ne sont pas capables ou n'exécutent pas le benchmark LINPACK n'ont pas été incluses, comme RIKEN MDGRAPE-3 et MDGRAPE-4 (en).

Top 10 du TOP500 (en date de juin 2023)[8]
Rang Nom Architecture Bus d'interconnexion Constructeur Opérateur Pays Cœurs Rmax
Rpeak
(pétaFLOPS)
Puissance (kW)
1   Frontier HPE Cray EX235a Slingshot-11 HPE DOE/SC/ORNL   États-Unis 8,699,904 1194,00
1679,82
22703
2   Supercomputer Fugaku Supercomputer Fugaku Tofu interconnect D Fujitsu RIKEN Center for Computational Science   Japon 7,630,848 442,01
537,21
29899
3   LUMI HPE Cray EX235a Slingshot-11 HPE EuroHPC/CSC   Finlande 2,220,288 309,10
428,70
6016
4   Leonardo BullSequana XH2000 Quad-rail NVIDIA HDR100 Infiniband Atos EuroHPC/CINECA   Italie 1,824,768 238,70
304,47
7404
5   Summit IBM Power System AC922 Dual-rail Mellanox EDR Infiniband IBM DOE/SC/ORNL   États-Unis 2,414,592 148,60
200,79
10096
6   Sierra IBM Power System AC922 Dual-rail Mellanox EDR Infiniband IBM / NVIDIA / Mellanox DOE/NNSA/LLNL   États-Unis 1,572,480 94,64
125,71
7438
7   Sunway TaihuLight Sunway MPP Sunway NRCPC National Supercomputing Center in Wuxi   Chine 10,649,600 93,01
125,44
15371
8   Perlmutter HPE Cray EX235n Slingshot-10 HPE DOE/SC/LBNL/NERSC   États-Unis 761,856 70,87
93,75
2589
9   Selene NVIDIA DGX A100 Mellanox HDR Infiniband Nvidia NVIDIA Corporation   États-Unis 555,520 63,46
79,22
2646
10   Tianhe-2A TH-IVB-FEP Cluster TH Express-2, Matrix-2000 NUDT National Super Computer Center in Guangzhou   Chine 4,981,760 61,44
100,68
18482

Lexique :

  • FLOPS est une unité de mesure désignant les opérations par seconde. Cette unité fait ici référence à des calculs en virgule flottante double précision (DP) de 64 bits[note 1] normalisé par l'IEEE. Habituellement exprimé en GFlops (gigaFlops) (milliards d'opérations par seconde), depuis l'année 2008 on parle de Tflops (téraFlops) (mille fois plus) voire de Pflops (pétaFlops) (un million de fois plus) ;
  • HPL benchmark (Highly-Parallel LINPACK benchmark[9]) est le logiciel de test effectuant des calculs mathématiques sur des superordinateurs parallèles sur la base de LINPACK.

Les résultats de chaque superordinateur sont :

  • Rang : rang obtenu de la machine dans le classement ;
  • Cœurs : nombre de cœurs dans la machine ;
  • Rmax : performance LINPACK maximale en FLOPS pour le plus gros problème tournant sur la machine ;
  • Rpeak : performance théorique en FLOPS de la machine.

Par pays

modifier

Le tableau ci-dessous liste le nombre de superordinateurs du TOP500 dans chacun des pays ou territoires répertoriés. Il ne tient évidemment pas compte des supercalculateurs qui ne sont pas dans le TOP500, et ceux qui sont sortis de cette liste au fil des années.

Répartition des superordinateurs dans la liste TOP500 par pays (en date de novembre 2024)[10]
Pays ou territoire Systèmes
  États-Unis
173
  Chine
63
  Allemagne
40
  Japon
34
  France
24
  Royaume-Uni
14
  Italie
14
  Corée du Sud
13
  Pays-Bas
10
  Brésil
9
  Canada
9
  Suède
8
  Pologne
8
  Taïwan
7
  Arabie saoudite
7
  Inde
6
  Russie
6
  Norvège
6
  Suisse
5

Par nombre de systèmes

modifier

Par nombre de systèmes en 2024[10]:

Top 5 par type de processeur
Type processeur Nombre de systèmes
AMD Zen-3 (Milan) 71
Xeon Gold 62xx (Cascade Lake) 70
AMD Zen-2 (Rome) 61
Xeon Platinum (Sapphire Rapids) 57
Xeon Gold (Skylake) 42
Top 5 par constructeur
Constructeur Nombre de systèmes
  Lenovo 161
  Hewlett Packard Enterprise 116
  Eviden 51
  Dell 37
  Nvidia 27
Top 5 par système d'exploitation
Constructeur Nombre de systèmes
Linux 190
CentOS 34
HPE Cray OS 26
Red Hat Enterprise Linux 24
Cray Linux Environment 17

Note : tous les systèmes d'exploitation du TOP500 utilisent Linux, mais le Linux indiqué ci-dessus est « générique ».

Classement selon des critères d'informatique verte

modifier

Les nouveaux besoins en matière de développement durable ont poussé les professionnels à classer les ordinateurs selon des critères d'informatique verte. Le Green 500 liste classe les superordinateurs de la liste TOP500 en matière d'efficacité énergétique[11]. Celle-ci est mesurée selon des critères de Green 500, et mesurée en flops/watt.

Notes et références

modifier
  1. a et b Virgule flottante double précision (DP) de 64 bits normalisé par l'IEEE.

Références

modifier
  1. (en) ISC Events
  2. (en) Auteurs du TOP500
  3. La Chine devient la première puissance informatique au monde, sur lefigaro.fr
  4. La Chine a construit un supercalculateur ayant un pic de performance de 124 petaflops, sur developpez.com
  5. Top500 : Le supercalculateur 100% chinois Sunway TaihuLight en tête, Le Monde informatique
  6. (en) « Blue Waters Opts Out of TOP500 », sur hpcwire.com, .
  7. (en) William Kramer, « Top500 versus Sustained Performance – Or the Ten Problems with the TOP500 List – And What to Do About Them », 21st International Conference On Parallel Architectures And Compilation Techniques (PACT12), Minneapolis, MN,‎ 19–23 septembre 2012.
  8. (en) « June 2023 », sur top500.org (consulté le ).
  9. HPL, site officiel.
  10. a et b (en) « List Statistics », sur top500.org (consulté le ).
  11. TOP Green500 List, novembre 2009, sur green500.org

Voir aussi

modifier

Articles connexes

modifier

Liens externes

modifier