TOP500
Le TOP500 est un projet de classification, par ordre décroissant, des 500 superordinateurs les plus puissants au monde.
Depuis , le projet met à jour sa liste tous les six mois :
- en juin lors de l'International Supercomputing Conference, qui a lieu en Allemagne[1] ;
- en novembre pendant l'ACM/IEEE Supercomputing Conference, qui a lieu aux États-Unis et est organisée par l'IEEE et l'Association for Computing Machinery.
Le TOP500 est réalisé par Hans Meuer de l'université de Mannheim en Allemagne, Jack Dongarra de l'université du Tennessee à Knoxville, Erich Strohmaier et Horst Simon du National Energy Research Scientific Computing Center (NERSC) du Lawrence Berkeley National Laboratory (LBL)[2].
Le logiciel de test est LINPACK, un test de performance (benchmark) écrit en Fortran, contesté en 2010 mais qui, à défaut de mieux, sert pour l'instant à donner un aperçu relativement fiable de la performance des superordinateurs connus. Il effectue ces calculs sur des nombres d'une longueur de 64 bits[note 1].
Le développement des supercalculateurs se déroule dans un contexte de compétition économique et politique entre les nations développées. Il y a encore quinze ans, le TOP500 ne comptait aucun ordinateur d'origine chinoise[3]. En 2016, la Chine détient 167 places dans ce classement et dépasse ainsi les Américains, qui en comptent 165[4],[5]. En 2020, l'écart se creuse, la Chine étant largement à la première place. Depuis juin 2023 toutefois, les États-Unis sont de nouveau à la première place.
Certains grands systèmes ne figurent pas sur la liste. Le plus grand exemple est celui des Blue Waters (en) du National Center for Supercomputing Applications (NCSA), celui-ci ayant annoncé publiquement la décision de ne pas participer à la liste[6] parce qu'ils ne pensent pas que cela indique avec précision la capacité d'un système à faire un travail utile[7]. D'autres organisations décident de ne pas lister les systèmes pour des raisons de sécurité et/ou de compétitivité commerciale. Les machines spécialement conçues pour une certaine tâche et qui ne sont pas capables ou n'exécutent pas le benchmark LINPACK n'ont pas été incluses, comme RIKEN MDGRAPE-3 et MDGRAPE-4 (en).
Top 10
modifierRang | Nom | Architecture | Bus d'interconnexion | Constructeur | Opérateur | Pays | Cœurs | Rmax Rpeak (pétaFLOPS) |
Puissance (kW) |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 | Frontier | HPE Cray EX235a | Slingshot-11 | HPE | DOE/SC/ORNL | États-Unis | 8,699,904 | 1194,00 1679,82 |
22703 |
2 | Supercomputer Fugaku | Supercomputer Fugaku | Tofu interconnect D | Fujitsu | RIKEN Center for Computational Science | Japon | 7,630,848 | 442,01 537,21 |
29899 |
3 | LUMI | HPE Cray EX235a | Slingshot-11 | HPE | EuroHPC/CSC | Finlande | 2,220,288 | 309,10 428,70 |
6016 |
4 | Leonardo | BullSequana XH2000 | Quad-rail NVIDIA HDR100 Infiniband | Atos | EuroHPC/CINECA | Italie | 1,824,768 | 238,70 304,47 |
7404 |
5 | Summit | IBM Power System AC922 | Dual-rail Mellanox EDR Infiniband | IBM | DOE/SC/ORNL | États-Unis | 2,414,592 | 148,60 200,79 |
10096 |
6 | Sierra | IBM Power System AC922 | Dual-rail Mellanox EDR Infiniband | IBM / NVIDIA / Mellanox | DOE/NNSA/LLNL | États-Unis | 1,572,480 | 94,64 125,71 |
7438 |
7 | Sunway TaihuLight | Sunway MPP | Sunway | NRCPC | National Supercomputing Center in Wuxi | Chine | 10,649,600 | 93,01 125,44 |
15371 |
8 | Perlmutter | HPE Cray EX235n | Slingshot-10 | HPE | DOE/SC/LBNL/NERSC | États-Unis | 761,856 | 70,87 93,75 |
2589 |
9 | Selene | NVIDIA DGX A100 | Mellanox HDR Infiniband | Nvidia | NVIDIA Corporation | États-Unis | 555,520 | 63,46 79,22 |
2646 |
10 | Tianhe-2A | TH-IVB-FEP Cluster | TH Express-2, Matrix-2000 | NUDT | National Super Computer Center in Guangzhou | Chine | 4,981,760 | 61,44 100,68 |
18482 |
Lexique :
- FLOPS est une unité de mesure désignant les opérations par seconde. Cette unité fait ici référence à des calculs en virgule flottante double précision (DP) de 64 bits[note 1] normalisé par l'IEEE. Habituellement exprimé en GFlops (gigaFlops) (milliards d'opérations par seconde), depuis l'année 2008 on parle de Tflops (téraFlops) (mille fois plus) voire de Pflops (pétaFlops) (un million de fois plus) ;
- HPL benchmark (Highly-Parallel LINPACK benchmark[9]) est le logiciel de test effectuant des calculs mathématiques sur des superordinateurs parallèles sur la base de LINPACK.
Les résultats de chaque superordinateur sont :
- Rang : rang obtenu de la machine dans le classement ;
- Cœurs : nombre de cœurs dans la machine ;
- Rmax : performance LINPACK maximale en FLOPS pour le plus gros problème tournant sur la machine ;
- Rpeak : performance théorique en FLOPS de la machine.
-
Somme de la puissance de calcul des 500 meilleurs supercalculateurs mondiaux de 1993 à 2008. Source : TOP500.
-
Puissance de calcul des 500 meilleurs supercalculateurs mondiaux en novembre 2009 par pays.
Par pays
modifierLe tableau ci-dessous liste le nombre de superordinateurs du TOP500 dans chacun des pays ou territoires répertoriés. Il ne tient évidemment pas compte des supercalculateurs qui ne sont pas dans le TOP500, et ceux qui sont sortis de cette liste au fil des années.
Pays ou territoire | Systèmes |
---|---|
États-Unis | 173
|
Chine | 63
|
Allemagne | 40
|
Japon | 34
|
France | 24
|
Royaume-Uni | 14
|
Italie | 14
|
Corée du Sud | 13
|
Pays-Bas | 10
|
Brésil | 9
|
Canada | 9
|
Suède | 8
|
Pologne | 8
|
Taïwan | 7
|
Arabie saoudite | 7
|
Inde | 6
|
Russie | 6
|
Norvège | 6
|
Suisse | 5
|
Par nombre de systèmes
modifierPar nombre de systèmes en 2024[10]:
Type processeur | Nombre de systèmes |
---|---|
AMD Zen-3 (Milan) | 71 |
Xeon Gold 62xx (Cascade Lake) | 70 |
AMD Zen-2 (Rome) | 61 |
Xeon Platinum (Sapphire Rapids) | 57 |
Xeon Gold (Skylake) | 42 |
|
|
Note : tous les systèmes d'exploitation du TOP500 utilisent Linux, mais le Linux indiqué ci-dessus est « générique ».
Classement selon des critères d'informatique verte
modifierLes nouveaux besoins en matière de développement durable ont poussé les professionnels à classer les ordinateurs selon des critères d'informatique verte. Le Green 500 liste classe les superordinateurs de la liste TOP500 en matière d'efficacité énergétique[11]. Celle-ci est mesurée selon des critères de Green 500, et mesurée en flops/watt.
Notes et références
modifierNotes
modifier- Virgule flottante double précision (DP) de 64 bits normalisé par l'IEEE.
Références
modifier- (en) ISC Events
- (en) Auteurs du TOP500
- La Chine devient la première puissance informatique au monde, sur lefigaro.fr
- La Chine a construit un supercalculateur ayant un pic de performance de 124 petaflops, sur developpez.com
- Top500 : Le supercalculateur 100% chinois Sunway TaihuLight en tête, Le Monde informatique
- (en) « Blue Waters Opts Out of TOP500 », sur hpcwire.com, .
- (en) William Kramer, « Top500 versus Sustained Performance – Or the Ten Problems with the TOP500 List – And What to Do About Them », 21st International Conference On Parallel Architectures And Compilation Techniques (PACT12), Minneapolis, MN, 19–23 septembre 2012.
- (en) « June 2023 », sur top500.org (consulté le ).
- HPL, site officiel.
- (en) « List Statistics », sur top500.org (consulté le ).
- TOP Green500 List, novembre 2009, sur green500.org
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifier- Tianhe-I
- Advanced Simulation and Computing Program
- TERA-10
- Roadrunner
- AlphaServer SC45
- Blue Gene
- Earth Simulator
- Pleiades, superordinateur de la NASA
- Centre informatique national de l'enseignement supérieur (premier ordinateur français pour la recherche publique apparaissant dans le TOP500)
Liens externes
modifier- (en) Site officiel
- (en) HPL - A Portable Implementation of the High-Performance Linpack Benchmark for Distributed-Memory Computers, , sur netlib.org
- (en) Jack J. Dongarra, Piotr Luszczek et Antoine Petitet, « The LINPACK Benchmark : Past, Present, and Future », Concurrency and Computation: Practice and Experience, vol. 15, no 9, , p. 803-820 (DOI 10.1002/cpe.728, lire en ligne [PDF], consulté le )
- (en) Frequently Asked Questions on the Linpack Benchmark and Top500, , sur netlib.org
- (en) China to get top500 prize, sur happysysadm.com