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=== Conseillère du roi de France ===
Yolande joue un rôle important dans cette lutte, entourant le jeune roi de conseillers et domestiques de la maison d'Anjou. Elle manœuvre pour que le [[Liste des rois puis ducs de Bretagne|duc de Bretagne]] rompe son alliance avec l'Angleterre et fait nommer Arthur de Richemont, futur {{noble|Arthur III de Bretagne}}, membre de la famille ducale bretonne, [[connétable de France]] en [[1425]]. Le duc de Bourgogne Philippe le Bon met comme condition formelle à l'admission de son beau-frère, le comte de Richemont, au connétablat de France : l'élimination de tous les conseillers du roi {{noble-|Charles VII}} ayant participé de près ou de loin à l'assassinat de [[Jean Ier de Bourgogne|Jean sans Peur]] sur le pont de Montereau en 1419. Avec l'aide du connétable de Richemont, Yolande applique donc le renvoi de plusieurs proches conseillers de {{noble-|Charles VII}}<ref>Voir Arnaud des Roches de Chassay, ''Yolande d'Aragon ou l'unité de la France'', éditions Charles Hérissey, Jarzé 2006.</ref>. Cette éviction ne provient donc pas directement de la volonté de Yolande d'Aragon, mais des nécessités liées à la raison d'État. Les historiens rapportent que le roi se sépare de ses conseillers à grand regret et qu'il conserve toute sa confiance et toute son amitié à ceux qui l'avaient bien servi, détruisant ainsi la légende de l'éviction de conseillers incapables répandue par les chroniqueurs bourguignons<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Georges|nom1=Minois|lien auteur1=Georges Minois|titre={{noble-|Charles VII}}|sous-titre=un roi shakespearien|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Perrin|Perrin]]|année=2005|pages totales=850|passage=207|isbn=2-262-02127-9}}.</ref>. Succédèrent comme favoris, {{noble|Pierre II de Giac}} (ex-bourguignon, rallié à {{noble-|Charles VII}}), et [[Le Camus de Beaulieu]] (tous deux mourront en 1427, à l'instigation du connétable de Richemont).

Dans le cadre géopolitique d'une diplomatie de stabilisation de la frontière commune entre les duchés d'Anjou et de Bretagne, Yolande d'Aragon cherche à marier son fils, le duc {{noble|Louis III d'Anjou}}, à [[Isabelle de Bretagne|Isabelle]], fille du duc {{noble|Jean V de Bretagne}}. Parallèlement, la reine de Sicile tente d'imposer le principe de cette alliance à son gendre {{noble|Charles VII (roi de France)}}<ref name="harvsp|Bouzy|2007" />.

Un contrat, rédigé à Angers le {{date-|3|juillet|1417}}, vise à entériner l'alliance entre les maisons de Bretagne et d'Anjou grâce à un projet d'union entre le duc {{noble|Louis III d'Anjou}}, fils de Yolande d'Aragon, et [[Isabelle de Bretagne]], fille du duc {{noble|Jean V de Bretagne|-}}. Toutefois, les rapports diplomatiques se tendent lorsque l'engagement est finalement rompu par {{noble-|Louis III}} d'Anjou, désireux d'épouser [[Marguerite de Savoie (1420-1479)|Marguerite de Savoie]] pour affermir sa position dans le cadre de ses ambitions vis-à-vis du royaume de Naples<ref>{{harvsp|Cassard|2011|p=257}}.</ref>. Conséquemment, {{noble-|Jean V}} de Bretagne marie sa fille Isabelle à {{noble|Guy XIV de Laval}} en 1430, d'où une grave tension entre les deux duchés voisins<ref name="Bourdeaut 72/73">{{Article|prénom1=Arthur|nom1=Bourdeaut |responsabilité1=abbé|titre=Chantocé, Gilles de Rays et les ducs de Bretagne|périodique=Mémoires de la Société d'histoire et d'archéologie de Bretagne|éditeur=Société d'histoire et d'archéologie de Bretagne|lieu=Rennes|année=1924|tome={{V}}, Première partie|pages=72-73}}, {{lire en ligne|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4413300/f72.image}}.</ref>.

Yolande d'Aragon se présente comme le {{citation|lieutenant général}} de son fils {{noble-|Louis III}} retenu en Italie mais le duc d'Anjou {{incise|essentiellement préoccupé par sa couronne napolitaine}} n'approuve pas systématiquement les démarches politiques de sa mère<ref name="Contamine 2012 p. 28" />. Or la politique de Yolande d'Aragon finit par coïncider avec celle du [[grand chambellan de France|grand chambellan]] {{noble|Georges Ier de La Trémoille}} sur la question relative à la réconciliation entre le royaume de France et le duché de Bretagne<ref>{{harvsp|Contamine|2012|p=27-28}}.</ref>. Déjà associé à une précédente tractation matrimoniale entre les lignées angevine et bretonne en 1425<ref name="Bourdeaut 72/73" />, Jean de [[Famille de Craon|Craon]] permet au grand chambellan d'organiser une rencontre avec le duc {{noble-|Jean V}} au [[château de Champtocé]] du 22 au {{date-|24|février|1431}}<ref>{{Article|prénom1=Arthur|nom1=Bourdeaut |responsabilité1=abbé|titre=Chantocé, Gilles de Rays et les ducs de Bretagne|périodique=Mémoires de la Société d'histoire et d'archéologie de Bretagne|éditeur=Société d'histoire et d'archéologie de Bretagne|lieu=Rennes|année=1924|tome={{V}}, Première partie|pages=73}}, {{lire en ligne|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4413300/f73.image}}.</ref>.

Lors de la rencontre au château de Champtocé le {{date-|24|février|1431}}, le comte {{noble|Guy XIV de Laval}} {{incise|futur gendre du duc {{noble|Jean V de Bretagne|-}}}} se voit remettre une certaine somme par son [[Jean V de Bretagne|suzerain breton]] afin d'amener des gens d'armes et de trait à {{noble|Charles VII (roi de France)}}. {{noble-|Jean V}} de Bretagne paye également [[Jean Poton de Xaintrailles|Xaintrailles]] {{incise|allié du [[Georges Ier de La Trémoille|grand chambellan]]}} pour qu'il accompagne le comte de Laval auprès du roi en vue de poursuivre la guerre. Le médiéviste [[Philippe Contamine]] observe que {{citation|par des moyens obliques, il s'agissait donc de ramener le duc de Bretagne dans la guerre française. Or, nous savons que telle avait été l'idée de [[Jeanne d'Arc]], l'année précédente<ref>{{harvsp|Contamine|2012|p=27}}.</ref>.}}.

En {{date-|mai 1431}}, dans l'île de [[Béhuard]] près d'Angers, le duc de Bretagne et Yolande d'Aragon assistent au serment prêté par leurs fils respectifs, le comte [[François Ier de Bretagne|François de Montfort]] et [[Charles IV du Maine|Charles d'Anjou]], de se comporter en {{citation|frères d'armes<ref>{{harvsp|Cassard|2011|p=253}}.</ref>.}} Célébré en {{date-|août 1431}}, le mariage entre Yolande († 1440), fille de Yolande d'Aragon, et François de Montfort, fils du duc {{noble|Jean V de Bretagne}}, renforce les liens entre les deux lignages. Cette union est approuvée par {{noble-|Charles VII (roi de France)}} mais le souverain refuse toujours de voir Arthur de Richemont revenir aux affaires, bien qu'il consente à un compromis visant à aplanir les différends entre le grand chambellan et le connétable<ref>{{harvsp|Du Fresne de Beaucourt|1882|p=279}}.</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Cassard|2011|p=256}}.</ref>{{,}}<ref name="Contamine 2012 p. 28">{{harvsp|Contamine|2012|p=28}}.</ref>.

Le {{date|3 juin 1433}}, l'arrestation et l'enlèvement du grand chambellan [[Georges Ier de La Trémoille|Georges de La Trémoille]] permet au « parti angevin » de retrouver son influence par le biais du jeune {{noble|Charles IV du Maine}}, fils de Yolande d'Aragon et nouvel homme fort à la cour de {{noble-|Charles VII}}.

Le chroniqueur contemporain [[Jean Jouvenel des Ursins]] décrivit Yolande comme « la plus belle femme du royaume ». [[Charles de Bourdigné]], chroniqueur de la maison d'Anjou, dit d'elle « Elle était considérée comme la plus sage et la plus belle princesse de la chrétienté ». Plus tard, le roi {{noble|Louis XI}} affirma que sa grand-mère avait « un cœur d'homme dans un corps de femme ».

Yolande finit par se retirer à Angers puis à Saumur en l'hôtel du seigneur de Tucé, où elle meurt le {{date|14|novembre|1442}}<ref name="Albert Lecoy de La Marche 1875 p.226">{{Ouvrage|prénom1=Albert|nom1=Lecoy de La Marche|lien auteur1=Albert Lecoy de La Marche|titre=Le roi René, sa vie, son administration, ses travaux artistiques et littéraires, d'après les documents inédits des archives de France et d'Italie|tome=1|lieu=Paris|éditeur=Librairie de Firmin-Didot frères, fils et Cie|année=1875|pages totales={{XVI}}-559|passage=226|présentation en ligne=http://www.persee.fr/doc/bec_0373-6237_1875_num_36_1_446663|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6467705g/f256.image}}.</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Contamine|2012|p=11}}.</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Rohr|2016|p=195}}.</ref>. Elle est inhumée dans le chœur de la [[cathédrale Saint-Maurice d'Angers]] où elle rejoint son époux {{noble|Louis II d'Anjou}}<ref>[http://fmg.ac/Projects/MedLands/ARAGON%20&%20CATALONIA.htm#Violantedied1443MLouisIIAnjou Généalogie de Yolande] sur le site Medieval Lands</ref>.

Une fameuse rose pourpre lui a été dédiée par [[Jean-Pierre Vibert|Vibert]] en 1843, baptisée '[[Yolande d'Aragon (rose)|Yolande d'Aragon]]'.

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