Aller au contenu

Soultzmatt

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Soultzmatt
Soultzmatt
Artère principale de Soultzmatt.
Blason de Soultzmatt
Blason
Soultzmatt
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Grand Est
Collectivité territoriale Collectivité européenne d'Alsace
Circonscription départementale Haut-Rhin
Arrondissement Thann-Guebwiller
Intercommunalité Communauté de communes de la Région de Guebwiller
Maire
Mandat
Jean-Paul Diringer
2020-2026
Code postal 68570
Code commune 68318
Démographie
Gentilé Soultzmattois
Population
municipale
2 432 hab. (2021 en évolution de +2,31 % par rapport à 2015)
Densité 124 hab./km2
Géographie
Coordonnées 47° 57′ 45″ nord, 7° 14′ 20″ est
Altitude Min. 236 m
Max. 773 m
Superficie 19,57 km2
Type Bourg rural
Unité urbaine Soultzmatt
(ville-centre)
Aire d'attraction Rouffach
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Wintzenheim
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte topographique de France
Soultzmatt
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte administrative de France
Soultzmatt
Géolocalisation sur la carte : Haut-Rhin
Voir sur la carte topographique du Haut-Rhin
Soultzmatt
Géolocalisation sur la carte : Grand Est
Voir sur la carte administrative du Grand Est
Soultzmatt

Soultzmatt [sultsmat] Écouter, dénommée localemement Soultzmatt-Wintzfelden, est une commune française située dans la circonscription administrative du Haut-Rhin et, depuis le , dans le territoire de la Collectivité européenne d'Alsace, en région Grand Est. Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d'Alsace. Elle est connue pour ses grands terroirs viticoles dont le grand cru Zinnkoepfle. Ses habitants sont appelés les Soultzmattois et les Soultzmattoises.

Géographie

[modifier | modifier le code]
Entrée du village de Soultzmatt par la D 18bis.

Soultzmatt est située dans une vallée connue autrefois sous le nom de vallée de saint-Georges, également appelée « vallée noble », et sur la route d'Osenbach à Westhalten. La commune, nichée au cœur d'une vallée verdoyante à flanc de coteaux boisés, fait partie du canton de Wintzenheim et de l'arrondissement de Thann-Guebwiller. Elle possède une exclave située au nord-ouest d'Osenbach. Soultzmatt se trouve à 22 km au sud-est de Colmar par la RD 83 et à 30 km au nord de Mulhouse.

C'est une des 188 communes[1] du parc naturel régional des Ballons des Vosges.
Le terroir communal présente la particularité d'être formé de deux parties distinctes.

Communes limitrophes de Soultzmatt (partie nord)
Soultzbach-les-Bains Pfaffenheim
Wasserbourg Soultzmatt (partie nord)
Rouffach Osenbach
Communes limitrophes de Soultzmatt (partie sud)
Osenbach
Rouffach Soultzmatt (partie sud) Westhalten
Lautenbach Orschwihr

Soultzmatt est situé près de la vallée de Guebwiller. En venant de Colmar comme de Belfort et Cernay, prendre la RD 83 et la quitter pour sortir par la route D 18bis qui va vers Westhalten, au pied de la colline du Bollenberg.

Écarts et lieux-dits

[modifier | modifier le code]
  • Wintzfelden : situé au nord-ouest de Soultzmatt, fait partie du hameau, dont dépend en outre la chapelle dite du Schaeferthal (Val-du-Pâtre), pèlerinage autrefois assez fréquenté.
  • Thannwiller : qui se compose d'une ferme et de quelques maisons et de la ferme dite Gauchmatt.
  • Dietenthal
  • Langenfurch
  • Mengenstein
  • Ziegellofen
  • Zinnkoepflé : colline ayant donné son nom au grand cru produit notamment à Soultzmatt.

Cours d'eau

[modifier | modifier le code]
Cours d'eau de l'Ochsenbach.
  • Rothbach
  • Ohmbach
  • Sulzmata, 1044 ;
  • Sulzemata, 1191 ;
  • Sulzmaten, 1246 ;
  • Sultznat, 1441 ;
  • Sultzmath, 1577 ;
  • ad acidulas Sultzmatensis, 1627.

L'étymologie du nom de Soultzmatt est probablement dérivé d'une source acide qui coulait dans la prairie : Sultz = sel et matte = prairie, soit pré salé.

Hydrographie

[modifier | modifier le code]

Réseau hydrographique

[modifier | modifier le code]

La commune est dans le bassin versant du Rhin au sein du bassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par le Holtzcanal, le ruisseau l'Ohmbach[2], le ruisseau Baren Bach[3], le Kalte-Bach[4] et le ruisseau Muhlmattenbach[5],[6],[Carte 1].

Carte en couleur présentant le réseau hydrographique de la commune
Réseau hydrographique de Soultzmatt[Note 1].

Gestion et qualité des eaux

[modifier | modifier le code]

Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Lauch ». Ce document de planification concerne les bassins versants de la Lauch, de l’Ohmbach et du Rimbach, dont le territoire s'étend sur 358 km2. Le périmètre a été arrêté le 7 mars 2013 et le SAGE proprement dit a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est le syndicat mixte « Rivières de Haute-Alsace »[7].

La qualité des cours d’eau peut être consultée sur un site dédié géré par les agences de l’eau et l’Agence française pour la biodiversité[Carte 2].

En 2010, le climat de la commune est de type climat des marges montargnardes, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[8]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat semi-continental et est dans la région climatique Vosges, caractérisée par une pluviométrie très élevée (1 500 à 2 000 mm/an) en toutes saisons et un hiver rude (moins de °C)[9].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,4 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 17,4 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 924 mm, avec 9,9 jours de précipitations en janvier et 9,5 jours en juillet[8]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Rouffach - Sa », sur la commune de Rouffach à 5 km à vol d'oiseau[10], est de 11,5 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 621,8 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 39,3 °C, atteinte le  ; la température minimale est de −17,5 °C, atteinte le [Note 2],[11],[12].

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[13]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[14].

Au , Soultzmatt est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[15]. Elle appartient à l'unité urbaine de Soultzmatt[Note 3], une agglomération intra-départementale regroupant deux communes, dont elle est ville-centre[Note 4],[16],[17]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Rouffach, dont elle est une commune de la couronne[Note 5],[17]. Cette aire, qui regroupe 2 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[18],[19].

Occupation des sols

[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (59,6 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (59,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (59 %), zones agricoles hétérogènes (17,1 %), cultures permanentes (13,1 %), zones urbanisées (5,6 %), prairies (3 %), terres arables (1,5 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (0,7 %)[20]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

L'origine du nom provient de l'allemand Sultz= sel et de Matt = prairie. Le site était connu depuis l'époque néolithique, puis romaine. On doit aux troupes romaines le développement des vignes et la culture de la vigne à Soultzmatt dès le IIIe siècle (source?). Le nom de la localité est cité pour la première fois dans une charte émanant de la cour épiscopale appartenant en fief par le chanoine strasbourgeois Hunfridus de Wülflingen.

Le Moyen Âge

[modifier | modifier le code]
Adolphe de Nassau.
Albert Ier du Saint-Empire.
Grotte de Notre-Dame de Lourdes située à côté de l'église.
Fontaine du XVIIIe siècle située à côté de l'église.
Petit calvaire du hameau de Thannwiller.
Ruines du couvent de Schwartzenthann à Wintzfelden, hameau de Soultzmatt.

Au Moyen Âge, Soultzmatt appartient au Haut-Mundat des évêques de Strasbourg. Le village est alors le centre de la Talgemeinde, communauté regroupant les localités de la vallée de l'Ohmbach à partir de Westhalten. Un prévôt, secondé par un greffier et quelques conseillers, administre et s'occupe de la justice. En 1481,cette fonction est assurée par Jean Nessel, prévôt de la vallée entre 1489 et 1497. Un autre personnage important à ce poste fut Martin Kriegelstein. On lui doit notamment l'ouvrage "Talbuch" contenant les us et coutumes de la ville de Soultzmatt et constituant encore aujourd'hui une source importante pour les historiens de la région. De nombreuses familles nobles semblent s'être fixées dans le vallon, d'où le nom de Vallis preanobilis, vallée noble. Le dernier représentant de cette famille habitant la vallée semble être Frédéric de Soultzmatt connu dès 1295. Il existait autrefois, à l'emplacement du village une petite agglomération connue sous le nom de Girsperg qui a été entièrement détruite au XVe siècle. Il existait au fond de la vallée le couvent de Schwartzenthann[21] occupée dès 1117 par des chanoinesses[22] de la congrégation Saint-Augustin.La vallée eut beaucoup à souffrir vers 1298, pendant la guerre opposant l'empereur Adolphe de Nassau(1250-1298) et le duc Albert Ier (1255-1308) landgrave de la Haute Alsace, et fils de Rodolphe de Habsbourg. Le village est pillé et incendié par les paysans du Sundgau emmenés par Thiébaut de Ferrette qui se rangera au côté d'Adolphe de Nassau. Soultzmatt est de nouveau pris pour cible par les Routiers anglais en 1375 puis par les Armagnacs en 1444 et par les Navarrais en 1571.

Le village subit à nouveau des razzias pendant la guerre des Suédois. En 1640, la misère fut telle, et les décès si nombreux, qu'un exode de la population encore valide vers d'autres contrées amena une diminution importante de ses habitants. En 1676 ce sont les troupes de Turenne de passage et de brandebourgeoises qui semèrent la panique. Les habitants se réfugièrent dans les bois, le curé emportant l'eucharistie et les vases sacrés.

La Révolution

[modifier | modifier le code]

Les habitants de Soultzmatt poussés par les troubles de la Révolution participent activement à l'agitation révolutionnaire avec à sa tête un certain Joseph Nithard, administrateur des biens des nobles de Landenberg jusqu'en 1790 devenu un révolutionnaire fanatique. Élu maire en 1791, il fut ensuite commissaire auprès de l'administration départementale en 1792. Le la population de Soultzmatt entrainée par Joseph Nithard, assiègera et saccagera le château du baron de Spon (Wassersteltzen). Ce personnage sera ensuite nommé maire de Rouffach, où il mena une dure répression. La Révolution aura une autre conséquence: le petit bourg de Wintzfelden (aujourd'hui un hameau de 500 habitants) est rattaché administrativement à Soultzmatt.

L'épidémie de choléra

[modifier | modifier le code]

En 1855, une épidémie de choléra endeuillera la commune. Plus de 328 personnes y laisseront la vie. Après la fin de l'épidémie quelques rescapés, avec le concours de la commune, installeront une statue de saint Grégoire[Lequel ?] commémorant cet évènement.

Première Guerre mondiale

[modifier | modifier le code]

Bien que le village ait été épargné par la guerre, les Allemands installent un camp de prisonniers de guerre pour les Roumains capturés dans leur pays[23] au lieu-dit de la Gauchmatt. Après la guerre un cimetière militaire roumain regroupe 678 victimes, morts à la suite de privations[23]. Le terrain est offert gratuitement par la municipalité à la Roumanie pour y enterrer ses morts. Ce cimetière est inauguré en 1922 en présence du roi Ferdinand de Roumanie et la reine Marie[23]. Cette nécropole est aujourd'hui l'un des plus importants cimetières roumains de France[23] où les officiels roumains de passage en France viennent se recueillir. Au cours de la Première Guerre mondiale la commune a eu à déplorer la mort de 57 personnes originaires de la commune.

Seconde Guerre mondiale

[modifier | modifier le code]

Le second conflit mondial marqua le départ au Service du travail obligatoire de plusieurs jeunes gens et l'incorporation de force de nombreuses personnes, dont 47 ne reviendront plus. On doit aussi déplorer une victime civile ou des civils expulsés, ou placés en camps de concentration. Soultzmatt est libéré par le 1er R.E.C. (Général Miquel) le .

Les châteaux disparus

[modifier | modifier le code]

Il existait sept châteaux forts dont le château du Wagenbourg. Il fut construit dans la première moitié du XVe siècle par la famille noble de Stoer de Storenbourg et servait de défense pour protéger l'entrée de la vallée. Il passa dès le XVIe siècle aux nobles de Breitenlandenberg puis aux nobles de Landenberg. Le château est actuellement une propriété privée viticole. Un autre château, le château dit de Wasserstelz, fief oblat relevant de l'évêque de Strasbourg, était possédé par les nobles de Jestett qui devaient leur nom à un petit castel qui existait près de Soultzmatt[24],[25].

Le hameau de Wintzfelden

[modifier | modifier le code]

Les eaux de source

[modifier | modifier le code]

Ancien établissement de bains et de cure Nessel[26].

Héraldique

[modifier | modifier le code]


Blason de Soultzmatt

Les armes de Soultzmatt se blasonnent ainsi :
« D'or au coq de sable becqué, crêté, barbé et membré de gueules, passant sur un mont de trois coupeaux de sinople. »[27]

Politique et administration

[modifier | modifier le code]

Budget et fiscalité 2014

[modifier | modifier le code]

En 2014, le budget de la commune était constitué ainsi[28] :

  • total des produits de fonctionnement : 2 607 000 , soit 1 095  par habitant ;
  • total des charges de fonctionnement : 2 136 000 , soit 897  par habitant ;
  • total des ressources d’investissement : 4 345 000 , soit 1 824  par habitant ;
  • total des emplois d’investissement : 3 665 000 , soit 1 539  par habitant.
  • endettement : 6 372 000 , soit 2 675  par habitant.

Avec les taux de fiscalité suivants :

  • taxe d’habitation : 8,92 % ;
  • taxe foncière sur les propriétés bâties : 8,59 % ;
  • taxe foncière sur les propriétés non bâties : 51,91 % ;
  • taxe additionnelle à la taxe foncière sur les propriétés non bâties : 0,00 % ;
  • cotisation foncière des entreprises : 0,00 %.

Liste des maires

[modifier | modifier le code]
Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
Joseph Reinhard    
Adolphe Weber    
Camille Bohrer    
Victor Rieg    
Henri Boeckler    
Gustave Rothenburger    
Marcel Altermatt    
En cours
(au 19 janvier 2021)
Jean-Paul Diringer
(1943- )
UDF puis
UMP-LR
Président de la SEM des Sources de Soultzmatt
Conseiller général du canton de Rouffach (1994 → 2015)
Vice-président du conseil général du Haut-Rhin (1994 → 2001)
Président du Sivom du Val de Soultzmatt puis de la CC de la Vallée Noble
Réélu pour le mandat 2020-2026
Officier du Mérite agricole (2003) chevalier de la Légion d’honneur (2011)
Les données manquantes sont à compléter.

Démographie

[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[29]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[30].

En 2021, la commune comptait 2 432 habitants[Note 6], en évolution de +2,31 % par rapport à 2015 (Haut-Rhin : +0,59 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
2 2002 0882 4862 6823 1393 0452 8072 8922 957
1856 1861 1866 1871 1875 1880 1885 1890 1895
2 5372 7182 6982 7982 7162 8562 8072 6802 589
1900 1905 1910 1921 1926 1931 1936 1946 1954
2 6192 5422 5332 4092 3352 2812 0712 0822 026
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004 2006 2009
2 1242 0572 0401 9241 9972 1382 1722 2282 278
2014 2019 2021 - - - - - -
2 3722 3922 432------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[31] puis Insee à partir de 2006[32].)
Histogramme de l'évolution démographique

Lieux et monuments

[modifier | modifier le code]

Église Saint-Sébastien

[modifier | modifier le code]

L'église remonte au XIIe siècle, à l'époque où les terres de cette vallée faisaient partie du Haut Mundat appartenant aux évêques de Strasbourg et dépendant spirituellement de la collégiale de Lautenbach. Érigé vers 1130, le clocher est un bel exemple de l'art roman. L'église fut placée sous le patronage de saint Sébastien à partir de 1309. Saint Sébastien est un militaire romain converti au christianisme et mort en martyr sous l'empereur Dioclétien. On l'invoque contre la peste et les épidémies[33],[34],[35],[36].

Église Sainte-Odile

[modifier | modifier le code]

Chapelle Saint-Nicolas

[modifier | modifier le code]

Située au milieu d'une forêt, la chapelle fut construite pour éviter aux habitants logés dans les écarts de se déplacer jusqu'au village. Mentionnée dès 1394, cette chapelle a depuis été restaurée et se trouve sur un ancien emplacement d'une chapelle dédiée à Saint-Nicolas. L'édifice conserve encore de nos jours deux anciens autels, l'un consacré à saint Jacques[Lequel ?], l'autre à sainte Catherine[Laquelle ?][37].

Oratoire de la Vierge

[modifier | modifier le code]

Chapelle Notre Dame-Auxiliatrice

[modifier | modifier le code]

Cette petite chapelle construite à l'initiative du conseil de fabrique de Wintzfelden se trouve rue du Ritzenthal. C'est la famille Hunold qui exploitait une ferme qui a offert les terrains. Les habitants de Soultzmatt ont participé au financement et aux travaux. Vers les années 1950, au moment des rogations, une procession partait de l'endroit pour se rendre jusqu'à l'église Sainte-Odile et à la chapelle Notre-Dame-Auxiliatrice.

Chapelle du Val du Pâtre (Schaeferthal)

[modifier | modifier le code]

Chapelle de style gothique se trouvant sur un méplat[Quoi ?] de la Gauchmatt, sur les hauteurs boisées à l'ouest de la commune sur la route reliant Wintzfelden (hameau) et Orschwihr. La clairière aménagée près de la Gauchmatt semble déjà connu à l'époque des Mérovingiens. Selon la tradition la chapelle est mentionnée dès le XIIIe siècle à l'emplacement d'un ancien ermitage. Ce lieu historique est connu dès 1339, lorsque les Laubgassen originaire de Suntheim, village aujourd'hui disparu en furent propriétaire. Cette famille noble reçu en sous fief le Schaeferthal des Sires de Ribeaupierre. La chapelle dédiée à la Sainte Vierge devient alors un lieu de pèlerinage fort fréquenté qui est restaurée au XVIe siècle. D'autres travaux furent réalisés en 1511, puis à nouveau dès 1745.Pour les travaux on a utilisé les pierres provenant du couvent Augustin de Schwartzenthann construit en 1117 et en ruine depuis 1543. La chapelle dispose d'un clocheton à bulbe qui est caractéristique du baroque allemand. Les vitraux du XIXe siècle sont l'œuvre d'un maître verrier, Weckerlin[38],[39],[40].

Chemin de croix

[modifier | modifier le code]

À côté de la chapelle du Val du Pâtre se trouve un ancien de chemin de croix, sur le chemin reliant Soultzmatt au Schaeferthal. L'origine de ce chemin de croix remonte à 1778 et fut érigé par de pieux bourgeois-vignerons de Soultzmatt pour demander à la Vierge Marie de préserver les récoltes. Ce chemin de croix comporte quinze stations dont la dernière relate l'invention de la croix par Sainte Hélène, la mère de l'empereur Constantin. Cette croix fut offerte par une dame noble de Wassersteltzen[41].

Ruines du couvent du Schwartzenthann

[modifier | modifier le code]

Voir la commune de Wintzfelden[43].

Statue de Saint-Grégoire

[modifier | modifier le code]
Statue de saint Grégoire (1857).
Vitrail de l'église Saint Sébastien représentant saint Ambroise et saint Grégoire.
Sarcophages se trouvant autour de l'église.

Une épouvantable épidémie de choléra frappa le village entre juillet et septembre 1855. Alors qu'en moyenne le nombre de décès excédait rarement plus de 60 par an, le choléra avait touché plus de 800 personnes, causant 299 décès. Les rescapés, pour remercier le ciel de les avoir protégés, érigèrent une statue en l'honneur de Saint Grégoire[Lequel ?]. Selon une ancienne légende, le choléra a été stoppé à l'endroit où fut érigé cette statue, c'est-à-dire entre les rues de la Vallée et la rue du Dr Kubler. Le haut du village et Wintzfelden ne furent pas épargnés et on déplora dans ces endroits des décès dû au choléra. Grégoire le Grand (540-604) ou Grégoire Ier est célèbre pour avoir mis un terme à la propagation du choléra qui sévissait à Rome au VIe siècle.

Sarcophages

[modifier | modifier le code]

L'ancien cimetière chrétien entourant l'église, devenu trop petit, fut abandonné après la grande épidémie de choléra en 1855. Des fouilles ont permis de découvrir plusieurs sarcophages très anciens et d'époques différentes. Leurs caractéristiques donnent à penser qu'il s'agit de tombes chrétiennes, dont certaines sont postérieures à l'époque mérovingienne et antérieures à la grande époque romane (entre le VIIIe et le XIe siècle). On peut découvrir les anciens monuments funéraires autour de l'église. Devant le porche de l'église, une coquille de saint Jacques matérialise au sol le passage de Saint-Jacques-de-Compostelle.

Menhir du Langenstein

[modifier | modifier le code]
Menhir du Langenstein.

Le menhir du Langenstein est un monolithe en grès rose extrêmement caillouteux (poudingue) qui se dresse dans un sentier boisé, non loin du cimetière roumain de la Gauchmatt, au lieu-dit Grosser Pfingtsberg. Il fut érigé à cet endroit en 1906 par l'industriel Kessler de Soultzmatt, également archéologue passionné. Propriété de la commune, il a été classé Monument Historique le [44].

Le menhir mesure 3,75 mètres, et possède une base presque carrée. Il semblerait être placé dans l'alignement de l'Appenthal.

Une légende raconte que durant les nuits de pleine lune, les fées ou des Dames blanches, viennent danser autour du "Langenstein". Durant cette cérémonie, la pierre se mettrait à tourner sur elle-même.

Mairie (1912)

[modifier | modifier le code]

La mairie actuelle a été construite entre 1912 et 1913 au cours du mandat de Charles Héberlé. Le bâtiment fut inauguré en 1913 et se trouve au milieu du village dont on aperçoit sans peine son édifice. On distingue sur sa façade, deux angelots représentant les secteurs économiques de la vallée: roue et grappe de raisin. Au-dessus de la porte principale de la mairie on remarque le coq, emblème héraldique de la commune à partir du XVe siècle[45].

Fontaine de la Vierge (XVIIe siècle

[modifier | modifier le code]
Fontaine de la Vierge

La fontaine de la Vierge de 1663[46].

Château de Wagenbourg (25 rue de la vallée)

[modifier | modifier le code]

Construit vers 1506 par la famille noble des Stoer de Storenbourg, cet édifice est racheté au milieu du XVIe siècle par Jacob Koerner de Soultzmatt. Puis c'est sa fille, qui fait passer le château en dot à la famille Breitenlandenberg. On y rajoute au XVIIIe siècle une aile au sud-ouest de l'édifice. Après la Révolution, le château change plusieurs fois de mains, puis est finalement acheté par une famille de viticulteurs en 1905. Le château a une structure carrée et était à l'origine entouré d'un fossé[24],[25].

Cimetière militaire roumain de la Gauchmatt

[modifier | modifier le code]
Cimetière militaire roumain (1914-1918) situé à la Gauchmatt.

Après la fin de la Première Guerre mondiale, la commune de Soultzmatt octroie gratuitement un terrain à la Roumanie, au lieu-dit de la Gauchmatt, pour y enterrer les prisonniers de guerre détenus par les Allemands à partir de 1917, dont plusieurs centaines sont morts de faim et de froid[23]. Le cimetière militaire roumain du Val-du-Pâtre[48] est inauguré en 1924 en présence du roi Ferdinand de Roumanie et de la reine Marie. Cette nécropole rassemble 678 corps dont 553 en tombes individuelles et 125 en ossuaires, ainsi qu'une statue monumentale représentant une femme attendant le retour des soldats[23]. L'ensemble est classé au titre des monuments historiques depuis 2017[49].

Il constitue aujourd'hui un haut-lieu de pèlerinage où des officiels roumains viennent se recueillir au mois une fois par an. Un pèlerinage est organisé chaque année le premier dimanche qui suit l'Ascension[50].

Personnalités liées à la commune

[modifier | modifier le code]
Vue panoramique de Soultzmatt et du Zinnkoepflé.

Bibliographie

[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Les ruisseaux intermittents sont représentés en traits pointillés.
  2. Les records sont établis sur la période du au .
  3. Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
  4. Dans une agglomération multicommunale, une commune est dite ville-centre lorsque sa population représente plus de 50 % de la population de l’agglomération ou de la population de la commune la plus peuplée. L'unité urbaine de Soultzmatt comprend une ville-centre et une commune de banlieue.
  5. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  6. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
  1. « Réseau hydrographique de Soultzmatt » sur Géoportail (consulté le 15 juin 2024).
  2. « Qualité des eaux de rivière et de baignade. », sur qualite-riviere.lesagencesdeleau.fr/ (consulté le ).
  3. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références

[modifier | modifier le code]
  1. Liste des 188 communes adhérentes au parc naturel régional des ballons des Vosges, 3e Charte 2012 - 2024
  2. Sandre, « le ruisseau l'Ohmbach »
  3. Sandre, « le ruisseau Baren Bach »
  4. Sandre, « le Kalte-Bach »
  5. Sandre, « le ruisseau Muhlmattenbach »
  6. « Fiche communale de Soultzmatt », sur le système d'information pour la gestion des eaux souterraines Rhin-Meuse (consulté le ).
  7. « SAGE Lauch », sur gesteau.fr (consulté le ).
  8. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  9. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  10. « Orthodromie entre Soultzmatt et Rouffach », sur fr.distance.to (consulté le ).
  11. « Station Météo-France « Rouffach - Sa », sur la commune de Rouffach - fiche climatologique - période 1991-2020. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  12. « Station Météo-France « Rouffach - Sa », sur la commune de Rouffach - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  13. « Les nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. », sur drias-climat.fr (consulté le ).
  14. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.com, (consulté le ).
  15. « La grille communale de densité », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
  16. « Unité urbaine 2020 de Soultzmatt », sur le site de l'Insee (consulté le ).
  17. a et b Insee, « Métadonnées de la commune de Soultzmatt ».
  18. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Rouffach », sur le site de l'Insee (consulté le ).
  19. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
  20. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
  21. Antiguum oratorium Swartcendan vers 1124
  22. « prieuré de chanoinesses de saint Augustin », notice no IA68004409, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  23. a b c d e et f Mihai Toma, « Soultzmatt, le martyre des soldats roumains », Courrier International,‎ , p. 58, traduction d'un article paru dans Libertatea le 23 août 2019.
  24. a et b « Château Wagenbourg », notice no PA00085688, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  25. ��� a et b « Château fort de Wagenbourg », notice no IA68004361, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  26. « Ancien établissement de bains et de cure Nessel », notice no PA00135162, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  27. Archives Départementales du Haut-Rhin
  28. Les comptes de la commune
  29. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  30. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  31. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  32. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  33. « Eglise catholique Saint-Sébastien », notice no PA00085689, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  34. « église paroissiale Saint-Sébastien », notice no IA68004357, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  35. L'église Saint-Sébastien, l'extérieur
  36. L'église Saint-Sébastien, l'intérieur
  37. La chapelle Saint-Nicolas
  38. « Chapelle Sainte-Marie dite chapelle du Schaefertal ou Val du Pâtre », notice no PA00085687, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  39. « chapelle Notre-Dame du Schaefertal », notice no IA68004408, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  40. La chapelle Notre Dame du Schaeferthal
  41. Le chemin de croix du Val à Soultzmatt
  42. La chapelle Notre-Dame des Sources
  43. « Ancien couvent de Schwartzenthann », notice no PA68000060, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  44. « Menhir dit Langenstein près du cimetière roumain », notice no PA00085692, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  45. « mairie », notice no IA68004359, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  46. La fontaine de la Vierge
  47. « Fontaine du 17e siècle », notice no PA00085690, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  48. Nécropole nationale
  49. « Cimetière roumain et son monument », notice no PA68000069, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  50. Camp du Val du Pâtre - Cimetière roumain