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L'Aube rouge (film, 1984)

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L'Aube rouge

Titre original Red Dawn
Réalisation John Milius
Scénario John Milius
Kevin Reynolds
Musique Basil Poledouris
Acteurs principaux
Sociétés de production United Artists
Valkyrie Films
Pays de production Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre guerre
Durée 114 minutes
Sortie 1984

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

L'Aube rouge (Red Dawn) est un film de guerre américain réalisé par John Milius et sorti en 1984. John Milius coécrit le scénario avec Kevin Reynolds. Il s'agit d'une uchronie imaginant une Troisième Guerre mondiale durant laquelle l'Union soviétique envahit les Etats-Unis avec l'aide des pays du pacte de Varsovie et de pays communistes d'Amérique latine. De jeunes Américains vont alors s'opposer à eux.

Malgré des critiques presse mitigées, L'Aube rouge est un succès commercial, rapportant 38 millions de dollars contre un budget de 17 millions de dollars. C'était le premier film à sortir aux États-Unis avec une classification PG-13 de la MPAA, selon le système de classification introduit le 1er juillet 1984[1].

Un remake est sorti en 2012.

Le monde de l'Aube rouge au début du film :
En bleu : Les États-Unis et leurs alliés le Canada, le Royaume-Uni et la République populaire de Chine.
En rouge : L'URSS et ses alliés.
En vert : Les nations neutres de l'Europe de l'Ouest.
Les flèches montrent l'invasion, les points rouges les sites atomisés que sont Washington, D.C., Omaha (Nebraska), Kansas City (Missouri) et Pékin (Chine).

En 1989[2], les Verts remportent les élections en Allemagne de l'Ouest et obtiennent le retrait des forces américaines et de leurs armes nucléaires d'Europe occidentale conduisant à la dissolution de l'OTAN. Cuba envahit l'Amérique centrale, et le Mexique rejoint le bloc soviétique à la suite d'une guerre civile. La Troisième Guerre mondiale débute.

Un groupe d'adolescents américains, étudiants dans une école de Calumet, au Colorado[3], se retrouvent pris au piège après l'invasion de leur pays par le bloc de l'Est. Les Cubains se sont également alliés aux Soviétiques contre les États-Unis. Les jeunes gens vont se réfugier dans la forêt nationale d'Arapaho. Ils vont ensuite former un groupe de résistants pratiquant la guérilla, sous le nom de Wolverines (d'après le nom de la mascotte de leur école, un carcajou).

Fiche technique

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Icône signalant une information Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par le site IMDb.

Distribution

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Genèse et développement

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Alexander Haig, qui a conseillé plusieurs Présidents américains, a participé à l'élaboration de l'intrigue

Le scénario est initialement écrit par Kevin Reynolds, sous le titre Ten Soldiers (« Dix Soldats » en français) et est assez proche de Sa Majesté des mouches[4],[5]. Le producteur Barry Beckerman découvre le script et décèle des possibilités d'en faire un film lucratif avec un budget modeste[6]. Son père Sidney Beckerman l'aide à financer les 5 000 $ pour mettre une option sur le script. Kevin Reynolds souhaite également le réaliser mais les Beckerman veulent un réalisateur expérimenté. Walter Hill est envisagé mais il refuse, comme d'autres metteurs en scène[6].

Le projet passe de studio en studio, sans se concrétiser. De plus, Kevin Reynolds se concentre sur un autre projet. Il parvient grâce à Steven Spielberg et Amblin Entertainment à monter son premier film comme réalisateur, Une bringue d'enfer. Le script est alors acheté par la Metro-Goldwyn-Mayer. La réalisation est proposée à John Milius, qui a notamment écrit un célèbre film de guerre, Apocalypse Now. Cette idée plaît beaucoup à Alexander Haig, membre du board du studio, un conseiller politique voulant se lancer dans l'industrie cinématographique. Mais certains exécutifs de la MGM hésitent. La MGM contacte Steven Spielberg pour avoir un avis sur Kevin Reynolds, alors que son film Une bringue d'enfer est au montage. Steven Spielberg ne semble pas emballé par les premiers retours sur le film[7]. John Milius est confirmé à son poste[8].

Une fois engagé, John Milius commence à réécrire le script. Avec l'aide d'Alexander Haig, il développe les circonstances de l'invasion des États-Unis, notamment en s'inspirant des théories sur une action similaire imaginée par Adolf Hitler[9]. Alexander Haig prend le scénariste-réalisateur sous son aile et lui ouvre les portes du Hudson Institute, un think tank conservateur et un centre de recherche créé par Herman Kahn et d'autre membres de la RAND Corporation, pour pouvoir développer une intrigue crédible. Alexander Haig suggère d'introduire le Nicaragua dans l'histoire ainsi qu'une branche gauchiste mexicaine qui participe à l'invasion soviétique[10]. Cependant, toutes les nouvelles idées de John Milius et Alexander Haig font augmenter fortement le budget[4]. Le Pentagone apporte également sa coopération au film[11].

Un autre changement est apporté sur les protagonistes principaux. Il est décidé d'en faire un petit groupe restreint constitué d'élèves du secondaire[12].

Attribution des rôles

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John Milius voulait Robert Blake pour incarner Andrew Tanner. Mais les producteurs préfèrent engager Powers Boothe[13].

Il s'agit du premier véritable rôle au cinéma de Charlie Sheen, qui avait commencé sa carrière dix ans plus tôt dans le téléfilm Exécuté pour désertion, avec son père Martin, ou une très brève apparition dans La Balade sauvage (1973). Emilio Estevez, le frère de Charlie Sheen, avait initialement été engagé pour incarner Jed, mais il a finalement quitté le film pour un autre projet[2]. Le rôle de Jed revient finalement à Patrick Swayze, qui retrouve des partenaires d'Outsiders (sorti un an plus tôt), C. Thomas Howell, William Smith et Darren Dalton .

Le tournage a lieu principalement à Las Vegas au Nouveau-Mexique. Il se déroule également dans d'autres villes de l'État : Abiquiú ou encore Johnson Mesa[14].

Les acteurs sont entraînés et conseillés par des membres des Special Forces. Dale Dye travaille également comme consultant[2]. Le tournage n'est pas de tout repos : Patrick Swayze sera notamment victimes de gelures[2].

Le film est un succès avec 38 376 497 $ de recettes[15]. Cela en fait le 20e meilleur film au box-office nord-américain de 1984. En France, il totalise 298 801 entrées[16].

Distinction

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Brad Savage est nommé au Young Artist Awards 1985, dans la catégorie meilleur jeune acteur dans un film musical, de comédie, d'aventure ou dramatique[17].

Commentaires

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Le drapeau des États-Unis tel qu'il est visible dans le film

Postérité

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Notes et références

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  1. Ryan Parker, « How 'The Temple of Doom' Changed the MPAA Ratings System », sur The Hollywood Reporter,
  2. a b c d e f g et h « Trivia » ((en) anecdotes), sur l'Internet Movie Database
  3. Calumet est une ville fictive du Colorado. Il a bien existé une ville homonyme dans le Colorado mais il s'agit d'une ville fantôme abandonnée.
  4. a et b (en) Peter Bart, « First Look: Famous Firings a Tough Ax to Follow », Variety,‎ , p. 2
  5. Bart p. 109–110
  6. a et b Bart p 110
  7. Bart p 111
  8. Bart p 112
  9. Bart p 112–113
  10. (en) J. Hoberman, « The North Koreans Are Coming! », Film Comment, vol. 48, no 6,‎ , p. 52–54, 56
  11. Bart p 133
  12. (en) Tony Shaw, Hollywood's Cold War, Edinburgh University Press, (ISBN 9780748630738, lire en ligne), p. 270
  13. Bart p 135
  14. « Locations » (tournage et production), sur l'Internet Movie Database
  15. (en) « Red Dawn », sur Box Office Mojo (consulté le )
  16. Renaud Soyer, « Patrick Swayze Box Office », sur Box Office Story, (consulté le ).
  17. « Awards » ((en) récompenses), sur l'Internet Movie Database
  18. (en) James Kendrick, Hollywood Bloodshed : Violence in 1980s American Cinema, Carbondale, Southern Illinois University Press, , 250 p. (ISBN 978-0-8093-2888-8, lire en ligne), p. 198.
  19. (en) « Red Dawn imitated art », sur usatoday.com, (consulté le ).
  20. « Red Dawn (2012) » (présentation de l'œuvre), sur l'Internet Movie Database.

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Articles connexes

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Liens externes

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